Coup de théâtre à Madagascar

Un colonel de l'armée malgache, Michael Randrianirina, a été investi président suite à un coup d'État qui a renversé le président sortant Andry Rajoelina. Cette prise de pouvoir intervient dans un contexte de fortes tensions sociales et de contestation populaire.

Points clés

Le colonel Michael Randrianirina a été investi président par le Haut Tribunal Constitutionnel après un coup d'État mené par son unité, Capsat.
L'ancien président, Andry Rajoelina, a quitté le pays après des semaines de manifestations exigeant sa démission.
Randrianirina a promis des élections dans un délai de 18 mois à 2 ans, rejetant la demande du tribunal d'organiser un scrutin dans les 60 jours.
L'Union Africaine a suspendu la participation de Madagascar et a envoyé une délégation sur l'île.
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a condamné la prise de pouvoir par l'armée.
La cérémonie d'investiture a réuni des représentants internationaux, y compris des diplomates de plusieurs pays occidentaux et de Chine.

Contexte

La situation à Madagascar s'est détériorée suite à des semaines de manifestations, principalement menées par des jeunes, réclamant la démission du président Rajoelina. Ces protestations ont été déclenchées par des problèmes persistants tels que des coupures d'eau et d'électricité, des dysfonctionnements dans le système éducatif, un taux de chômage élevé et une pauvreté généralisée. Le président Rajoelina, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d'État en 2009, était à nouveau président depuis 2019. Avant le coup d'État, le gouvernement avait été dissous dans le but de calmer les protestations, mais cela n'a pas suffi à apaiser la situation.

Chiffres & faits

Michael Randrianirina: Colonel de l'armée malgache, nouvellement investi président.
Andry Rajoelina: Ancien président, au pouvoir depuis 2019, démis de ses fonctions par le parlement et ayant quitté le pays.
Capsat: Unité spéciale de l'armée ayant mené le coup d'État.
22: Nombre de personnes tuées lors des premières manifestations fin septembre, selon l'ONU.
80%: Pourcentage de la population malgache vivant sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
Date du coup d'État: Mi-Octobre 2025.

Analyse

Ce coup d'État représente un nouveau revers pour la stabilité politique de Madagascar. L'arrivée au pouvoir d'un militaire soulève des inquiétudes quant au respect des principes démocratiques et de l'État de droit. La promesse de nouvelles élections est cruciale, mais le délai de 18 mois à 2 ans suscite des interrogations sur la volonté réelle du nouveau régime de céder le pouvoir. La population malgache, confrontée à des difficultés économiques et sociales majeures, espère un changement positif. La réaction de la communauté internationale, notamment la condamnation de l'ONU et la suspension de l'UA, exerce une pression sur le nouveau régime. L'absence de consensus politique et la fragilité des institutions malgaches rendent la situation très incertaine. Les jeunes, moteurs de la contestation, seront particulièrement attentifs aux mesures prises par le nouveau gouvernement pour répondre à leurs revendications.

Perspectives

L'avenir de Madagascar dépendra de la capacité du colonel Randrianirina à instaurer un dialogue constructif avec les différentes forces politiques et sociales du pays. La tenue d'élections libres et transparentes dans un délai raisonnable sera déterminante pour restaurer la légitimité du pouvoir. L'aide internationale, notamment sur le plan économique, sera essentielle pour aider Madagascar à surmonter ses difficultés. Il est crucial que le nouveau régime s'attaque aux problèmes structurels tels que la pauvreté, le chômage et les inégalités, qui ont alimenté les tensions sociales. La situation reste fragile et le risque de nouvelles crises politiques et sociales demeure élevé. L'observation des prochaines étapes de la transition politique sera donc essentielle.

Source: https://www.tagesschau.de/ausland/afrika/madagaskar-militaerputsch-vereidigung-100.html